Carnet de route

MP au Pic de L'Etendard

Sortie :  PIC DE L'ETENDARD du 10/06/2023

Le 17/06/2023 par TANGRE Jean-Louis

Compte-rendu du Weekend de rando glaciaire au Pic de l'Etendard des 10 et 11 juin 2023 - Massif des Grandes Rousses (Les Dieux sont contre nous) 7h00. Départ de Brignais pour le petit comité qui tentera l'ascension du Pic de l'Etendard. Arrivée au col du Glandon vers 10h15. Nous n'irons pas plus loin, le tronçon qui permet d'atteindre le col de la Croix de Fer est fermé pour cause d'arrivée de course cycliste (critérium du Dauphiné Libéré). Nous devrons donc rejoindre à pied, le point de départ initialement prévu (2,5kms/200m de dénivelé supplémentaires). Après cette mise en jambe, nous pouvons enfin retrouver notre itinéraire. Un message reçu la veille au soir de la part de la gardienne du refuge, nous a alerté sur la présence de la neige à très basse altitude (~2200m), phénomène rare (mais pas exceptionnel) en ce début de saison, mais prévisible au vu des intempéries d'avril et mai. Conséquence : les raquettes ont repris du service ! Un vrai luxe pour un mois de juin !! Nous rencontrons effectivement un large tapis neigeux, mou et piégeux, à mi-chemin du refuge où nous arrivons pour pique-niquer aux alentours de 13h00. Très bon accueil des gardiens qui ouvrent la saison d'été ce jour même. Une petite course était prévue pour l'après-midi (300m de dénivelé) sur un petit sommet annexe ; mais la bambée supplémentaire du matin, les conditions de neige et la méforme de J-L(P) nous dissuadent rapidement. Pendant que J-L se repose, Gérard et moi partons en reconnaissance de l'itinéraire du lendemain.Nous remonterons ainsi jusqu'au 2ème lac. L'itinéraire n'est pas bien compliqué, mais il faut louvoyer entre les rognons rocheux, les bords des lacs, etc... et de nuit.... Retour et fin de journée au refuge. Le lendemain, réveil à 4 heures. L'itinéraire d'accès à l'Etendard n'est pas réellement difficile. Il faut contourner 3 lacs . Remonter la langue du glacier pour arriver au pied du Pic, mais.... c'est looonnnggg.... 4h40, équipés, nous prenons le départ. Ciel couvert. Pas de regel nocturne. Cà ne s'annonce pas bien.. Nous reprenons le chemin de la veille, dépassons notre point de retour et poursuivons par la remontée de pentes neigeuses. Le jour se lève petit à petit et révèle la beauté de ces paysages. Arrivés sur un replat, les Aiguilles d'Arves nous font signe de loin, à l'horizon (souvenir de notre we raquettes de cet hiver).... Nous poursuivons. Curieusement, au fur et à mesure de la montée, la neige devient plus molle et pénible. Le Pic de l'Etendard se montre enfin. Une cordée de 2 jeunes alpinistes, partis un peu avant nous du reuge est déjà engagée dans la voie. Une autre cordée de 5 fait l'ascension à peu près au même rythme que nous. Nous arrivons enfin au pied de la « bête »... J-L P, toujours en petite forme, préfère en rester là. Il a bien raison car le retour sera long, lui aussi. Nous le laissons sur un vaste mamelon, au soleil, à l'abri de tout danger, et après nous être encordés et une dernière photo ; Gérard et moi entamons « les choses sérieuses ». Elles commencent par un bon coup de cul et se poursuivent par un semblant de replat où la trace des skieurs de rando rejoint la nôtre. La neige est de pire en pire au fur et à mesure de l'ascension : molle, sans portance, avec des trous un peu partout où l'on enfonce jusqu'au genou, quand ce n'est pas au-delà.... La Galère.. Au bout du replat, une nouvelle portion de forte pente se présente. Nous sommes à un peu plus de 2950m. D'un commun accord, nous décidons que ce sera notre « Everest » du jour ! (Pour reprendre la plaisanterie de Jean-Louis : « L'Etendard reste en berne »).. Qu'à cela ne tienne, nous sortons de la trace pour rejoindre en traversée, un groupe de rochers qui borde l'arête neigeuse Est du pic. L'idée est de regagner le glacier 120m en contrebas, par un itinéraire « ludique », faute de sommet. Un rapide coup d'oeil montre qu'au delà des rochers, les pentes avoisinent les 50°. En revenant légèrement sur nos pas, elles sont un peu moins agressives, et nous les descendons « en ramasse » en nous aidant de nos piolets pour freiner. C'est quasiment inutile. La neige est tellement molle qu'elle s'accumule d'elle-même devant nos jambes, transformées en chasse-neige...L'arrêt est automatique. Arrivés sur le glacier, nous rejoignons J-LP en pleine contemplation. Il est de très bonne heure, aux environs de 9h00. Nous sommes seuls. C'est le moment idéal pour faire un peu de formation ! Nous organisons un petit atelier - ancrage de piolet sur neige -/- descente de pente forte – en enroulant la corde autour des bras. Démonstration et échanges d'impressions faits, nous remballons le matos et entamons la longue descente qui nous ramènera au refuge. Nous coupons au plus court et recherchons les pentes les plus fortes pour perdre en altitude le plus rapidement possible. Aux environs de 11h30, nous sommes de retour au refuge. Après un dernier pique-nique, nous refaisons nos sacs pour rejoindre le départ, 5 kms plus loin et 600m plus bas. Les 2 jeunes alpinistes, partis le matin comme des fusées, sont également de retour après avoir atteint le sommet. Malgré leur jeunesse (et la caisse qu'ils ont) ; ils accusent le coup et sont épuisés. Ils nous proposent de descendre ensemble jusqu'au parking de la Croix de Fer où ils ont pu se garer tardivement, la veille ; la course cycliste ayant déménagé vers d'autres cieux, et de me transporter jusqu'au col du Glandon où je pourrai récupérer le minibus. Il est environ 15h30, quand nous atteignons le col de la croix de Fer. J-LP et Gérard montent la garde à la terrasse du bistrot du col et après avoir pris congé de nos jeunes amis ; minibus récupéré, je les rejoins pour le traditionnel verre de l'amitié. Nous décidons de repartir versant Arves, pour revenir par l'autoroute de Maurienne ; les travaux de la route du Lautaret et la traversée de Grenoble, un dimanche après midi ne faisant rêver personne. Une route barrée après St-Sorlin, nous obligera à un long détour par le col du Mollard et la petite station d'Albiez-Montrond.... Quand on aime.... Nous finirons par regagner l'autoroute et rejoindre Brignais sans autre encombre. Merci à Jean-Louis et Gérard de m'avoir suivi dans cette bambée hiverno-estivale ! A bientôt pour de nouvelles aventures ! Jean-Louis Participants : Jean-Louis Piedallu, Gérard Wolf et Jean-Louis Tangre. Photos : J-L P et Gérard. Topos: https://www.openrunner.com/route-details/16927637 https://www.openrunner.com/route-details/16933380